Infos agricoles

Introduction

En Ituri, le cacao est une culture relativement nouvelle malheureusement cette zone n’est pas très connue pour son cacao qui a récemment obtenu une médaille de bronze sur le marché international. Le cacao est l’un des rares produits exportés et susceptible de générer des revenus monétaires pour les petits exploitants agricoles. Actuellement, la plupart, sinon la totalité du cacao en Ituri est cultivé sans intrant (fertilisant, pesticide, etc.) agricole acheté, c'est pourquoi la plupart des exploitations sont certifiées « biologiques » ou agroécologiques.

Cependant, l’introduction du cacao a été possible grâce à la déforestation a un impact négatif sur les services écosystémiques rendus par les forêts aux échelles locale, nationale et mondiale par la modification des cycles de l’eau, l’augmentation de la libération de dioxyde de carbone dans l’atmosphère et la dégradation de la biodiversité comme les pollinisateurs du cacao et des sols, le changement climatique, etc. La déforestation compromet la productivité des systèmes de production agricole. La déforestation ici a un impact sur l'Ituri en rendant les régimes de pluie moins stables et en affectant les insectes utiles, comme les pollinisateurs. Cela a également un impact sur le monde entier, car lorsque la forêt est coupée, elle libère du carbone, ce qui réchauffe la planète entière et rend son climat moins stable.

Alors que la demande de cacao devrait continuer de croître et que la concurrence sur les terres agricoles devrait également s’intensifier, le secteur est confronté à la nécessité urgente de mettre en place des pratiques de production plus durables et de réduire la dégradation de l’environnement, tout en améliorant les revenus des agriculteurs.

Ce dernier temps, les petits producteurs de cacao stagnent dans la pauvreté parce qu'ils ne produisent que 300 à 600 kg de fèves de cacao par hectare et par an en moyenne. Ces faibles rendements sont la principale cause de la faiblesse des revenus agricoles. Pour s'inscrire et se maintenir dans un système de production durable et une cacao culture économiquement viable et profitable pour les producteurs, une formation sur les bonnes pratiques agricoles (BPA) dans des plantations peut aider les producteurs de cacao à accroître leurs rendements et garantir un revenu meilleur. Une enquête dans les environs de Mambasa a montré que les agriculteurs qui ont suivi la formation BPA avaient un rendement supérieur d'environ 166 kg/ha à celui de ceux qui n'y ont pas participé.

Le projet "Shade Grown Cocoa" (cacao cultivé sous ombrage) a pour objectif d'aider les agriculteurs à augmenter la productivité et la rentabilité de leurs plantations de cacao, à développer et tester des systèmes de culture du cacao qui préserve la forêt naturelle et la biodiversité, et à connecter les producteurs de cacao aux marchés pour leur permettre de maximiser le revenu.

Le projet est une collaboration entre l'université de Californie à Los Angeles (UCLA), l'Institut

International d'Agriculture Tropicale (IITA), RIKOLTO et Wildlife Conservation Society (WCS).


Ce projet a été financé par l’USAID et la fondation Packard. Le projet “Tujenge”, implémenté par Mercy Corps, a aussi contribué au développent de ce manuel de formation.

L'Institut International d’Agriculture Tropical (IITA) a élaboré des manuels de production de cacao pour les agriculteurs et les agents de vulgarisation de quatre pays d'Afrique de l'Ouest, à savoir le Ghana, la Côte d'Ivoire, le Cameroun et le Nigeria. Ces manuels ont été approuvés par les gouvernements respectifs et sont utilisés par les agences du système national en charge de la chaîne de valeur du cacao.

Dans le cadre du projet « Shade grown cocoa in Ituri » (Cacao cultivé sous ombrage en Ituri), une enquête a été menée dans les environs de Mambasa pour évaluer les rendements actuels du cacao, les rendements des cultures vivrières habituelles et les problèmes les plus importants limitant les rendements du cacao et les revenus des producteurs de cacao.

Ce manuel pour l’Ituri se concentre donc spécifiquement sur ces facteurs limitant le rendement et sur les mesures potentielles pour atténuer ou éliminer ces problèmes. La lutte contre les ravageurs et les maladies joue un rôle majeur car l'utilisation de produits agrochimiques est limitée et partiellement interdite en raison des certifications dont disposent de nombreux agriculteurs pour leurs champs de cacao.

Les problèmes les plus importants sont le manque d'application des bonnes pratiques agricoles, la sensibilisation insuffisante aux ravageurs et aux maladies, la destruction de la forêt pour établir de nouvelles plantations de cacaoyers, les problèmes d'acquisition des terres et de défrichement inapproprié, l'absence de gestion de la fertilité des sols, l'absence des mesures de lutte contre les ravageurs et les maladies, et une gestion médiocre ou absente des arbres d’ombrage. Ce document tente d'inclure les résultats scientifiquement vérifiés les plus récents et examinera l'aspect économique des différentes mesures appliquées pour augmenter les rendements du cacao. L'objectif global du manuel est d'augmenter la productivité et la rentabilité de la culture du cacao.

Nous tenons à souligner que la simple lecture de ce guide ne suffira pas pour appliquer correctement toutes les techniques présentées ici. Nous vous recommandons de participer aux formations proposées par les coopératives, exportateurs, agences gouvernementales et les ONG locales et internationales et de pratiquer régulièrement l'utilisation de ces techniques. En tant que producteur de cacao, vous devez demander l'aide d'un professionnel si l'application de l'une des mesures proposées pose un problème ou ne montre pas les effets souhaités sur votre production de cacao.

Ce manuel aidera les agriculteurs à améliorer la productivité de leurs exploitations déjà existantes et conseillera les agriculteurs qui envisagent de cultiver cette culture. Il est également destiné aux vulgarisateurs qui soutiennent les producteurs de cacao dans leur travail quotidien. Cette version du manuel comporte trois sujets principaux : (1) Établir de nouvelles plantations de cacao sans défricher la forêt, (2) gérer les plantations de cacao pour augmenter les rendements et les profits du cacao et (3) gérer le cacao après la récolte pour produire du cacao de haute qualité.